Le paradoxe du poisson rouge : Chapitre 3

LE PARADOXE DU POISSON ROUGE de Hesna CAILLIAU

Une voie chinoise pour réussir

Décodage de la culture chinoise ? Inspiration de vie ? Métaphore de l’approche gestaltiste ? Ce livre est tout cela à la fois, et j’ai plaisir à le partager avec vous au travers d’un résumé personnel de ses 8 chapitres = 8 épisodes. Nous en sommes au Chapitre 3… Bonne lecture !

Dans un monde de plus en plus complexe, incertain et mouvant, nous remarquons avec étonnement que les Chinois évoluent comme des poissons dans l’eau avec souplesse et succès. De cette constatation est né le titre de ce livre, qui nous permet de mieux comprendre l’âme chinoise.

Laissons-nous surprendre par cette culture…

CHAPITRE 3 – VIVRE DANS L’INSTANT PRESENT

« Le passé est dépassé, le futur aléatoire, la seule réalité est ici et maintenant. » (Bouddha)

Le présent, seul, existe

Tout instant est un miracle possible. Pour les religions chinoises les deux principaux maux qui pèsent sur l’humanité sont le souci de l’avenir et l’attachement au passé : le premier n’est que chimère, le second un poids paralysant.

Seul compte le présent car tout le passé utile y est encore et tous les futurs possibles y sont déjà.

De là découle l’insistance qu’elles mettent sur la vigilance, l’attention pleine et entière à ce qui se passe ici et maintenant.

Etre attentif aux germes du présent

« Le futur est dans le présent à l’état de germe. Celui qui est attentif au germe plus qu’au terme ne connaîtra pas d’échec. » (Lao-Tseu)

L’attention portée aux transformations silencieuses permet de devenir disciple des évènements et non plus leur victime. Le malheur est toujours la conséquence de l’inattention ou de la négligence. Aussi faut-il se concentrer sur les germes même s’ils sont insignifiants car ils sont seuls en devenir. Certains doivent être cultivés, d’autres arrachés à l’instant de leur germination. Il est plus facile de détruire une ronce qu’un roncier.

Rien n’est écrit à l’avance, l’avenir sera celui des germes que l’on aura choisi de cultiver.

Avoir son avenir entre les mains

L’homme est acteur de son destin.

Le karma bouddhique n’est pas une fatalité mais une légalité. « Karma » veut dire « acte » (de la pensée, de la parole, du comportement). Tout ce qui nous arrive est le fruit de nos actes passés et présents.

« Change et ton destin changera. »

Les signes pour nous guider

Les taoïstes vivent l’univers comme une collection de signes. Nous sommes une partie de l’univers et en même temps l’univers est en nous.

Les coïncidences ou « phénomènes de synchronicité » nous exhortent à sortir de nos schémas habituels de pensée pour nous remettre sur la bonne voie.

Les signaux faibles, les transformations silencieuses sont des éléments à observer.

« Personne ne naît sous une mauvaise étoile, il n’y a que des gens qui ne savent pas lire le ciel. » (Dalaï-Lama)

S’affranchir du passé pour avancer

Le risque pour l’humanité est l’attachement au passé. Le souvenir déforme la réalité. C’est l’« énergie de l’habitude » : il fige la vie. D’où une grande faculté à tourner la page et à la résilience.

Regarder en arrière empêche de voir les opportunités présentes à saisir.

Le passé n’a de valeur que s’il éclaire le présent.

Ce sont les idolâtres du passé et de l’avenir qui font les persécutions et les guerres. Tous rêvent à une impossible homogénéisation du monde. Or la nature aime la différence, c’est avec elle, et non avec le semblable, qu’elle produit l’harmonie.

Le pardon, une amarre à larguer

Vivre au présent permet de pardonner plus facilement à ses ennemis. Le pardon n’efface pas la faute, ni ne la minimise, il la met seulement à distance, empêchant le passé de dévorer le présent et d’oblitérer l’avenir. L’homme cesse de se considérer comme une victime pour devenir l’acteur de sa propre vie. A ce titre le « pardon » est un don que l’on se fait d’abord à soi-même.

A trop nous préoccuper du passé et du futur, nous oublions tout simplement de vivre.

Parallèle Gestaltiste :

Ici et maintenant

L’approche gestaltiste « fait avec ce qui vient » dans le moment de l’échange entre le thérapeute et son client. Nous en avons déjà parlé…

En Gestalt nous écoutons ce qui soucie le client aujourd’hui. S’il nous parle d’un évènement passé nous nous attachons à lui demander en quoi cela le perturbe aujourd’hui. C’est ce que nous appelons la réactualisation. Car ce qui n’est pas présent aujourd’hui a sans doute moins d’importance… aujourd’hui. Ainsi nous travaillons sur les sujets de préoccupation de nos clients avant tout. Car à quoi bon regarder ce qui n’a pas d’incidence sur sa vie actuelle ?…

Écouter les signes

Nous sommes également attentifs aux signes corporels, émotionnels, aux réactions de tout type à ce qui se passe dans la séance car ils sont des aides à la compréhension de ce qui se produit pour le client.

Responsabilité

La Gestalt est une approche existentialiste, c’est-à-dire qu’elle considère que l’homme est responsable de ses actes et de sa vie. En d’autres termes nous sommes tous acteurs de notre vie, par nos choix, nos actes, nos façons de nous comporter. Nous avons donc le pouvoir de la changer, de la façonner, de lui donner la direction que nous souhaitons.

Nous aidons ainsi nos clients à trier ce qui est de sa responsabilité de ce qui ne l’est pas et à ainsi prendre en main ce qui peut l’être.

Le deuil du passé

En Gestalt-thérapie le travail du deuil (d’un être cher mais aussi d’une situation ou d’une relation) est essentiel au renouveau. Il « fait de la place » à du neuf, à un nouveau départ en le traversant comme il se doit, en le regardant de près afin de l’apprivoiser et d’en faire une partie de soi, à sa juste place.

Le travail sur les relations

L’Homme est un être relationnel par essence. La science nous confirme qu’il ne peut pas vivre sans relations. Or nous avançons dans la vie, pleins de nos relations présentes et passées. Le travail de regard sur ces relations permet de les adoucir, de les modifier si besoin, de pardonner parfois, afin de se sentir plus léger pour continuer à avancer.